Le Québec économique 6 - Chapitre 6

 

Peut-on définir le niveau optimal des infrastructures publiques?

par Mario Fortin

 

Résumé

Alors qu’on recommande de plus en plus aux gouvernements d’investir davantage dans les infrastructures, on doit se questionner sur l’existence d’un niveau d’infrastructures publiques optimal. En théorie, on devrait chercher à augmenter le capital public seulement si cela améliore le bien-être des ménages. Cela demande de satisfaire à des conditions d’optimalité statiques entre le capital privé et le capital public, ainsi qu’à des conditions dynamiques faisant intervenir la répartition temporelle de la consommation. Mais mesurer les infrastructures pose de tels problèmes qu’on se restreint le plus souvent à les associer au stock de capital physique des gouvernements. La littérature empirique indique une élasticité moyenne de la production au stock de capital public supérieure à 0,12, une valeur cependant entachée d’incertitude, car mesurer adéquatement la productivité des infrastructures est difficile. Il est donc illusoire de savoir si l’investissement public actuel, même s’il est plus élevé qu’au cours des dernières décennies, est suffisant pour atteindre un niveau optimal. Mais la théorie suggère que la croissance démographique plus lente, la faiblesse des taux d’intérêt et la baisse du prix des ressources sont des facteurs favorisant un niveau optimal d’infrastructures par habitant plus élevé. Les gouvernements conservent par ailleurs un rôle clé lorsque les forces du marché ne suffisent pas pour assurer certains investissements stratégiques, surtout lorsque des transitions technologiques demandent d’établir de nouveaux types de réseaux d’infrastructures.

 

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